LE  PECTEN  GLABRE  
   ET AUTRES COQUILLAGES MARINS TRÈS APPRÉCIÉS  
 DANS LE BITERROIS DURANT L’ ANTIQUITÉ.
   LEUR  ORIGINE PROBABLE
   
  
  André Lopez *, auteur
 
 
 
    
   
   I –Introduction
   
   Depuis une trentaine d’années, l’archéologie fait de plus
 en plus appel à l’une des disciplines exploitant les fonds biologiques 
 des sites antiques, notamment les archives animales. Cette archéozoologie, 
 du fait de la décomposition de la plupart des tissus, ne peut s’appuyer 
 que  sur les vestiges ou « restes fauniques » que sont les 
 parties très minéralisés, notamment les os de Vertébrés
 et surtout les coquilles des Mollusques marins beaucoup plus que des terrestres1.
 L’époque romaine étant  particulièrement riche
en ces « conchyliorestes »2 , tant sur le plan qualitatif que
quantitatif, ils nous permettront d’esquisser une restitution des environnements
marins contemporains des sites archéologiques avec l’apport comparatif
de leur présence lors des périodes néolithique, médiévale
 et même moderne.
   Bardot-Cambot et Forest ( 2015) ont établi que les populations
n’ont  pas pénétré profondément en mer à
la quête  des coquillages jusqu’au début du XIXe siècle 
et que les conchyliorestes2  résultant de cette pêche dans un 
site archéologique donné  sont donc généralement 
issus d’un plan  d’eau tout proche  impliquant un trajet direct, à 
fortiori s’il s’agit d’une lagune3.
   D’après les mêmes auteurs, il s’avère qu’en Languedoc 
 méditerranéen, les indices malacologiques4 de côtes sableuses
 largement ouvertes sur la mer et surtout, en ce qui nous concerne, d’espaces
 palustres avec des zones vaseuses calmes qui en dérivent par confinement,
 permettent une approche zoologique de la  configuration du littoral
à l’époque romaine. Ils suggèrent un ancien rivage aux
caractéristiques générales très proches de son
état actuel. 
   Or, durant des recherches complémentaires ponctuelles sur la villa 
 romaine de Vivios5,l’auteur de ces lignes y mit à jour dans ses dépotoirs 
 6 une quantité remarquable de coquilles de Mollusques marins : le 
Pecten glabre (Flexopecten glaber ), qui prédomine largement, l’ Huître 
 plate  d’ Europe (Ostrea edulis) et, moins abondants, la Moule (Mytilus 
 galloprovincialis) et les Coques (Cerastoderma edule et glaucum), tous appartenant 
 à la classe des Bivalves7 ainsi que un Gastéropode, le Cérithe 
 commun, Cerithium vulgatum8 . Il retrouva également de tels conchyliorestes2 
 sur d’autres sites antiques jouxtant les actuels étangs de Vendres 
 et de la Matte (Lespignan-Nissan), notamment près des domaines de 
Castelnau, Clapiès et Ste Germaine,  de sorte que leur transport  
anthropique depuis le Palus9 dont dérivent ces lagunes3 s’imposait 
dès lors à l’évidence.  Cela, d’autant  plus 
que si l’on s’inspire du «principe de moindre effort et de moindre pénétration
en mer »  également évoqué par Bardot-Cambot
et Forest (2015) à propos des Pectens de Camp-Redon ou Redoun, 
site néolithique vérazien10 prospecté sur Lespignan,
le lieu de récolte ne pouvait être la côte en son emplacement
actuel, distante de plus de 8 km.  En revanche, « les étangs
de Vendres et de la Matte, plus proches » apparaissent à ces
auteurs comme « des sources potentielles d’approvisionnement. »
sans qu’ils en apportent toutefois confirmation  ni étendent leurs
recherches à l’époque romaine. Il s’agit d’ailleurs là 
 de leur unique allusion aux étangs de notre secteur, totalement ignorés 
 par Bardot-Cambot (2015) dans une compilation aussi instructive que fastidieuse. 
 
   Nous allons présenter successivement les quatre espèces
de  Bivalves ou Lamellibranches7, encore vivantes de nos jours et qui ont
en commun des particularités systématiques, anatomiques et
bio-écologiques,  ces dernières les réunissant depuis
toujours dans un même  milieu. La description des coquilles sera évidemment
privilégiée  car elles permettent seules une diagnose in situ
des conchyliorestes 2 d’habitats  antiques et y font office de marqueurs
biologiques.
   
   II -La Tétrade des coquillages marqueurs d’un bras de mer 
 dans
   le Sud-Biterrois
   
   L’ensemble des assemblages est  dominé en tous lieux par le
 Pecten glabre qui, depuis la Protohistoire, ici délibérément 
 négligée au profit de l’Antiquité romaine,  s’imposait 
 presque partout sur la scène locale et même au-delà, 
jusque dans l’arrière pays. Les coquilles de chacun des quatre taxons, 
seules intéressantes en cette étude, présentent toujours 
un même aspect fondamental, qu’il s’agisse d’individus vivant aujourd’hui 
 en France sur le littoral (Huître, Coques, Moule) ou dans l’étang 
 de Thau (Pecten glabre), d’épaves11  recueillies lors des curages 
 de désenvasement12 dans l’étang de Vendres ou de conchyliorestes2 
 sur les sites gallo-romains. 
   1-Le Pecten glabre Flexopecten glaber (Linné,1758), appelé 
 autrefois Proteopecten glaber ou P.griseus , est un endémique méditerranéo-pontique13, 
 faisant partie, comme la « Coquille Saint-Jacques » (Pecten maximus),
 strictement atlantique, de la famille des Pectinidae,ordre des Pectinida
auxquels les naturalistes gréco-romains donnaient déjà 
les noms de  kteis (κτεις, κτενος)(Aristote, Histoire des Animaux) et 
pecten  ( Pline l'Ancien, Histoire naturelle) traduits sans ambiguïté 
 par « peignes », appellation, toujours en usage, préférable 
 à « Pétoncle », terme équivoqu14. Le Pecten 
 glabre semble aujourd’hui totalement absent du littoral sud-biterrois 15  
 où le remplace un genre voisin, l’Aequipecten opercularis, la « 
 Pageline », « Péchiline »  ou « Vanneau 
 », d’ailleurs raréfié et de commercialisation réduite16. 
 La coquille du Flexopecten glaber , de contour orbiculaire, large et haute 
 en moyenne de  5 à 8 cm, présente deux valves convexes, 
 l’une droite ou inférieure, et l’autre gauche ou supérieure, 
 à peu prés équilatérales, la droite étant 
 moins incurvée que l’autre  (coquille inéquivalve). Leur 
 face externe montre des lignes concentriques et est ornementée par 
 une  sculpture dite costulée que forment de gros plis arrondis, 
 les côtes, rayonnant en éventail depuis l'extrémité 
 dorsale, au nombre caractéristique de 9 dans la majorité des 
 cas  (Fig.1 ), rarement moindre (6-7) ou plus élevé, jusqu’à
 10, du moins dans notre matériel.  Il existe parfois un net
bombement  subapical délimité par une strie de croissance 
profonde  . La face interne montre l’empreinte centrale du muscle adducteur7
et une  ligne palléale arquée7. Chaque valve présente
deux oreillettes,  expansions lamellaires encadrant sa partie apicale, 
l’une postérieure,   petite et triangulaire, l’autre antérieure,
nettement plus développée  sur la valve droite, sub- quadrangulaire  
et échancrée  sur son bord inférieur.
     La coloration externe est ochracée à rougeâtre 
 chez les spécimens de sites antiques (Fig.2) et souvent grise à 
 noire chez ceux du fond d’étang12(Fig.3), alors qu’elle varierait, 
 sur le vivant, du rouge au blanc uniforme plus ou moins bigarré de  
 brun à violacé. La face interne est de même couleur ou
 blanche, plus ou moins nacrée. Les deux valves du vivant s’articulent 
 dorsalement  autour de la charnière, presque sans  dents 
 et son  ligament antagoniste du muscle adducteur7.Sa « chair »7,
 apparaissant sur le frais après ouverture de la coquille (Fig 4)
est  bigarrée comme chez les autres Pectens de jaunâtre (manteau),
 brun (branchies), beige et orange(gonade), blanc-nacré (muscle adducteur).
 Le pied est rudimentaire et il n’y a pas de siphon. 
   Ainsi décrite, la coquille du Pecten glabre, diffère de
celles  de la « Pageline », Chlamys opercularis (Fig.5), plus
grande (6 à 9 cm), à valves montrant   un plus grand
nombre  de côtes radiées (16 à 20) et une coloration
extrêmement  variable , et du «Pecten » ou « Pétoncle  
Noir  », Mimachlamys (Chlamys) varia (Fig.6), de l’étang de Thau,
à côtes encore plus nombreuses (25 à 35), hérissées 
 de petites excroissances rugueuses et à  « oreillettes 
» remarquablement  asymétriques, l’une très grande 
et l’autre rudimentaire, les deux valves étant de couleur également 
variable mais plus  sombre. Par ailleurs, la coquille du Pecten glabre 
ne saurait être confondue avec des fossiles 17
   2 - Contrairement au taxon précédent, « défunt 
 » sur notre littoral15, l’ Huître plate d’  Europe (Ostreidea 
 : Ostreidae), s’y est perpétuée jusqu’à nos jours en 
 tant qu’Ostrea edulis 18, indigène des littoraux européens, 
 et seule présente  sur notre côte jusqu’en 1866, cohabitant 
 dès lors avec  l’ Huître dite portugaise18. Encore appelée 
 Huître sauvage ou de Marennes, elle est la seule espèce qui 
soit, comme épave, identifiable dans l’étang de Vendres, donc 
in situ et, en tant que conchylioreste, dans les habitats antiques, de ce 
fait,  l’unique Ostréidée susceptible d’avoir été 
rencontrée à l’époque romaine. 
   La coquille d’ Ostrea edulis, généralement  décrite 
 comme circulaire avec un contour plissé ou crènelé, 
est en fait très polymorphe, plus souvent oblongue, elliptique, ovale 
ou piriforme, de couleur extérieure blanche, jaunâtre, crème 
 ou gris brun, avec des bandes brun pâle ou bleutées. Les deux 
 valves ont une forme et une taille différentes, la gauche ou inférieure 
 étant convexe et fixée au substrat par sa partie antérieure, 
 le « talon », tandis que la droite ou supérieure est presque
 plate, assez mince et se loge, comme un couvercle ou un opercule, à
 l'intérieur de la gauche beaucoup plus épaisse,  de structure
 feuilletée et crayeuse. Leur surface externe irrégulière 
 montre des lamelles concentriques et, sur la gauche, peut être très 
 rugueuse, recoupée par des cannelures longitudinales. La surface interne
 est lisse, blanchâtre ou gris bleuté et nacrée, opalescente,
 la teinte générale virant au noir en fond d’étang12 
comme celle du Pecten. La charnière est pourvue de petites dents et 
fossettes caractéristiques. L’empreinte de l’ unique muscle adducteur 
n’est pas colorée. La taille varie de 6 à 10 cm, parfois plus, 
avec un  poids pouvant dépasser 500 g (Huitre  dite « 
pied de cheval » car évoquant le sabot de cet animal).Sur le 
vivant, la « chair »7,bien connue de tous, exposée dans 
la valve creuse après ouverture,  varie du beige crème 
au gris pâle. Il n’y a  ni pied ni siphon individualisés.
   3 - Les Coques (famille des Cardiidae) se rattachent en France à
 deux taxons d’un même genre : Cerastoderma edule, la Coque blanche  
 ou commune  et la Coque glauque , Cerastoderma  glaucum souvent 
 confondues tant leur ressemblance est grande et donne toujours lieu aux hésitations
 des chercheurs qui esquivent l’espèce dans  leurs écrits
 en n’y mentionnant que le seul genre, Cerastoderma sp.. Pour les «
Zones Doris »,  la Coque commune serait « très peu
présente en Méditerranée », voire même absente,
se localiserait à la mer du Nord, la Manche et l’ Atlantique alors
que la glauque se rencontrerait pratiquement seule sur notre littoral, la
diagnose de Cerastoderma edule lui étant donc attribuée à
tort. En fait, d’après l’ étude régionale de Lambert
(1943) qui la signale notamment à la Maïre et l’examen attentif
de nos conchyliorestes gallo-romains, elle  ne pouvait qu’être 
présente dans le futur étang de Vendres.  Sauf erreur due
à un polymorphisme trompeur du genre, elle semble même y avoir
cohabité avec la Coque glauque comme en témoignent leurs coquilles-épaves11
recueillies dans les mêmes vases extraites par curage12. 
   La coquille des  Cerastoderma  est facilement reconnaissable 
à  ses deux valves égales, symétriques, bombées, 
à  sommet recourbé, formant un ensemble rond, subglobuleux et
cordiforme  en vue latérale (Fig. ) , d’où l’étymologie 
du nom familial  Cardiidae :   cardium = « cœur ». Chaque
valve possède  sur sa face externe 22 à 28côtes rayonnantes
croisées  extérieurement par quelques stries concentriques foncées,
dites   d’accroissement. La face interne montre des sillons correspondant
aux côtes  externes, les empreintes de deux  muscles adducteurs
et de la ligne palléale.  La longue charnière dorsale
articulant les valves porte de fortes dents et des fossettes s’emboitant sur
le vif les unes dans les autres. La couleur externe globale de la coquille 
varie de beige à ocre et l’interne est principalement blanche, avec 
des zones brun-jaunâtre. La taille moyenne est comprise entre 1, 5 et
4 cm. 
   La confusion entre les coquilles des deux espèces devrait être 
 évitée si malgré les divergences des descriptions, l’on
 tient compte que Cerastoderma edule (Fig.  ) a une coquille plus petite,
 plus épaisse, plus ovale que celle de Cerastoderma glaucum , un peu
 trigone et surtout des sillons internes moins longs, s'effaçant sans
 atteindre le sommet comme chez  ce dernier taxon19 (Fig. ). 
   Sur le vivant,  la chair 7 est comparée à une  
petite  « noix » beige, un peu ferme, avec un pied orangé 
et deux  courts siphons7 coniques divergents.
   4 - La Moule de Méditerranée, Mytilus galloprovincialis, 
est  considérée parfois comme une sous-espèce de la Moule
 commune, Mytilus edulis 20 Abondante aujourd’hui encore dans le secteur de
 Vendres-plage et l’embouchure de l’ Aude jusqu’au barrage anti-sel, elle 
paraît rare sur les sites archéologiques (Vivios) bien que s’inscrivant 
dans une tradition languedocienne (Bardot-Cambot,2015) , beaucoup moins dans 
les matériaux  de désenvasement. Cette rareté n’est 
 en fait qu’apparente car liée à la grande fragilité 
des valves du taxon. De fait, la coquille de Moule  méditerranéenne 
 est fine et vulnérable, malgré son   périostracum 
 20 épais, oblongue, pointue à l'avant et nettement élargie 
 à l'arrière, presque quadrangulaire, avec deux valves symétriques, 
 bleu-violet, noires ou  brun foncé et montrant de fines côtes 
 extérieurement, d’un blanc-bleuâtre nacré à l’intérieur. 
 Caractère particulier, la pointe de la coquille est légèrement 
 repliée et son umbo20 s’incurve en crochet rendant la ligne basale 
 légèrement concave. Les deux valves, à charnière 
 courte, sans dents, sont appliquées étroitement l’une contre 
 l’autre par contraction musculaire, mais laissent passer le byssus7, bouquet 
 de filaments souples, très résistants et à extrémités 
 collantes. La longueur peut dépasser 10 cm. Après ouverture 
 de Mytilus galloprovincialis vivant, la  « chair » montre 
 deux muscles adducteurs, un manteau bordé de noir violacé, 
, la glande digestive brun-vert, le pied dont une glande sécréte 
 le byssus et la "bosse de Polichinelle » contenant les gonades, orange 
 chez la femelle, beige chez le mâle.
   
   5 - Ecologie  et Biologie 
   
   Les quatre Mollusques de cette étude partagent des traits anatomiques 
 communs en tant que Bivalves ou Lamellibranches7 mais aussi les mêmes 
 conditions écologiques  dans le milieu qui les abrite  tout
 en y conservant un comportement qui leur est propre. Ils peuvent vivre en
 mer ouverte, toujours à faible profondeur, près de la côte 
 (étages infra et médio-littoraux), avec une forte salinité, 
 mais aussi s’accommoder des milieux plus fermés, les estuaires et 
les lagunes3 où le taux en sel fluctue car ce sont des organismes dits
euryhalins ou halotolérants 21pour lesquels une ambiance lagunaire 
 est la plus favorable. Isolés ou en bancs, les quatre Mollusques vivent
 à faible profondeur au contact du substrat lagunaire, le Pecten, l’Huitre,
 la Moule gisant latéralement et la Coque seule s’y enfouissant. 
   Comme la Coquille Saint Jacques et la Pageline en milieu marin, Flexopecten 
 glaber  repose sur le fond par sa valve droite ou inférieure, 
 y recherchant peut être un sol sablo-argileux riches en nutriments 
comme en Méditerranée orientale et, en Tunisie, dans la lagune 
de Bizerte.  Libre, il est susceptible de se déplacer en zigzag 
par ouverture et fermeture rapide des valves22. Il est à souligner 
que deux échancrures du bord  des valves les empêchent d'être
jointives et laissent entrevoir le corps de l'animal, qu’il gise in situ
ou après sa capture. Les Pectens ne conservent donc pas leur eau comme
les trois autres Mollusques,  de sorte qu’ exondés, ils ne peuvent
survivre au-delà de quelques heures.
   L’ Huître, pour sa part,  choisit dès l’état
larvaire  7 un  substrat variable, souvent rocheux, comme il  en
subsiste  dans l’actuel étang de Vendres, mais aussi graveleux et
même  vaseux. Elle y repose librement ou groupée en une population
dense,  collée sur ce support définitif par le talon de sa
valve inférieure  (cette fois la gauche), soudée  aux
rochers, bien souvent à  d’autres huitres (Fig. ) ou même à
un coquillage différent  , qu’il lui adhère encore (Fig. , 
) ou s’y soit « imprimé  » en négatif (Fig. ) comme
Bardot (2011,2015) l’a décrit  sur Port la Nautique.  A cette
faune incrustée s’ajoutent les  traces d’ organismes d’un tout autre
embranchement, qu’ils soient logés  dans la coquille ou à sa
surface23. L’ Huître est d’ailleurs  une espèce « ingénieur
» capable de créer  sur le fond un habitat favorable à
de nombreux autres organismes, formant des mini-récifs , véritables
oasis de biodiversité. La morphologie de la coquille  serait
conditionnée par le rapprochement  en groupe, la configuration du
substrat  et la turbulence des eaux.   Auquel cas,  le constat
in situ et dans les dépotoirs  antiques  d’une prédominance
des formes arrondies à lamelles saillantes  (Fig. ) sur les formes
allongées à surface « abrasée  » (Fig. )
ainsi que  la rareté des valves à talons  soudés
(Fig. ), évoquent plus des individus  isolés  que groupés
en bancs, donc développés  sans contrainte,   et
vivant en eau calme sur un fond envasé comme pouvait seul l’offrir
 l’environnement lagunaire24. 
   Les Coques, répandues sur la quasi-totalité du littoral
français  sont des Mollusques fouisseurs et vivant enfoncés
dans le sable ou  la vase, un sol gras et ferme sous une eau morte étant
leur habitat  d’élection (Lambert, 1943)25. Ils le forent avec leur
pied, robuste  et incurvé, s’enlisant dans les 3 premiers centimètres,
donc  très prés de la surface mais pouvant s’enfoncer d’avantage 
en le rétractant, les deux siphons7 restant seuls visibles extérieurement.
   La Moule méditerranéenne bien connue de tous est présente 
 en bancs serrés le long du littoral,  en milieux peu profonds, 
 inférieurs à 1m,50, aussi bien dans les eaux éclairées 
 et battues que dans les habitats calmes liés à la mer par des
 graus3 et où la salinité est variable. Espèce sessile, 
 elle y vit fixée par son byssus7 aux substrats solides comme la roche 
 ou d'autres coquillages. 
   Si l’on excepte le Cérithe commun8, Gastéropode brouteur 
se  nourrissant surtout d’algues,  tous les autres sont des taxons Bivalves 
 filtreurs, pompant l’eau de mer, les Coques avec leurs siphons7. Ils entretiennent 
 ainsi un courant d’eau assurant l’alimentation, surtout à partir du
 plancton, capté par filtration (« suspensivores  actifs 
 » et microphage omnivores) mais aussi la respiration avec absorption 
 d’oxygène via les branchies.Ainsi se comportent les coquillages encore 
 vivants de nos jours mais dont les restes étaient déjà 
 présents dans les habitats gallo-romains. Flexopecten glaber est, 
sans conteste, le plus remarquable d’entre eux car ainsi que nous l’avons 
déjà souligné, sa découverte  à l’état 
de conchyliorestes2 est devenue récurrente depuis qu’on le met à 
jour, fortuitement ou par recherche délibérée dans les 
substrats de sites gallo-romains  au sud-ouest de Béziers et, 
qui plus est, loin au nord de la ville.
   
   III  -Sites archéologiques à conchyliorestes dans le
 Biterrois
   
    Dans le Sud Biterrois, les habitats étudiés se situent 
 sur les communes de Nissan, Lespignan et Vendres (cartes 1à3), à 
 proximité plus ou moins immédiate des deux étangs homonymes, 
 la localisation de ces sites gallo-romains n’ayant été rendue 
 possible, dans la plupart des cas, que grâce au savoir de J.C.Rieux 
 (Valras). 
       
   
     
                                                                      
  
                                                
  
   Sur Nissan,  la villa du Petit Marignan (carte 1,n°1), située 
 à flanc de colline en surplomb de l’étang de la Matte présente 
 des murs émergeants, en petit appareil, et à leur contact, 
un dépotoir pentu largement ouvert (Fig.  ),  montrant une 
quantité pharamineuse de pectens glabres touts stades confondus, de 
taille  souvent réduite (Fig.), prouvant qu’en cet habitat, l’édit 
de Dioclétien 26sur le gaspillage n’avait guère été 
respecté, qu’il lui fut antérieur ou contemporain. 
   Tout près de l’entrée ouest de Lespignan, l’emplacement
de  la villa du Puech Oré (carte 1, n°2), est particulièrement 
 riche en Pectens, eux aussi de touts stades, plus ou moins mêlés 
 à des tessons (Fig. ). 
   Dans la villa de Vivios 5(carte 2,n°3), au sud de Lespignan,  
il  a été extrait de trois dépotoirs (A.L, 2018) une 
grande  quantité de valves du Flexopecten glaber, mêlées 
à  des coquilles d’Huître plate , de Moules, de rares Coques, 
de quelques  Cérithes (Fig.  ) et à des tessons de poterie 
résiduels  signant leur  authenticité.  
                                            
  
   
   
   Malheureusement, seule une cinquantaine des coquilles recueillies étaient 
 intactes (Fig.), toutes les autres plus ou moins amputées, peut être 
 par les fouilleurs, ou dégradées par des racines de cyprès. 
 
   Quelques 400 m à l’ouest du même site, au niveau de l’ancienne 
 source, dite de Valère, les fragments d’autres Pectens ont été 
 mis à jour dans la terre entre des blocs de démantèlement 
 (A.L.,Mai 2019)(Carte 2,n°4). Plus à l’est, cette fois, sur la 
 Barre du Puech blanc(carte2,n°5), où une population d’ Uvette 
(Ephedra distachya) inaugura des recherches ultérieures (Lopez,20 19)
sur cette plante étrange de bord de mer, Giry 
    
   
   
   ( in Ugolini et Olive,2013), aurait découvert des « citernes 
 » creusées dans la roche de ce beau promontoire surplombant 
directement l’étang de Vendres, l’une d’elles (Fig. ) comblée 
par des coquillages, avec 10% d’Huitres pour 90% de « Pagelines », 
en fait des Pectens glabres, enfouis aujourd’hui sous les déblais de
terriers de blaireau (Fig. encart) d’où quelques valves ont pu toutefois
être extraites (Fig. ).
   Encore plus  à l’est, en limite du Puech Blanc et du Domaine 
 de Castelnau un dépotoir  a été découvert 
 fortuitement sur le versant occidental de l’Etang rond ou Redon (carte2,n°6), 
 lors de sondages pédologiques (Décembre 2018) à l’initiative 
 de Patrimoine et Nature (Vendres). Situé dans un terrain molassique 
 à environ - 50 cm de profondeur (Fig. ), ce gisement, jusque là 
 inviolé mais trop vite enseveli, se composait d’Huitres peu nombreuses 
 (Fig. ),  d’une quantité impressionnante de Pectens glabres, 
presque tous très bien conservés (Fig. ) et d’un matériel 
d’aspect « cendreux » associé à des pierres ébauchant 
 un muret disjoint. Toutefois, contrairement à Puech Oré etVivios, 
 il est regrettable que des tessons de poteries n’aient pas été 
 mêlés in situ à ces conchyliorestes pour en permettre 
 la datation, Néanmoins la grande taille des valves du Flexopecten 
glaber sur ce site pourrait permettre de rattacher son dépotoir  
à l’époque romaine plutôt qu’au Néolithique final10
   Au nord  des « Bains », à Puech Blanc 1 (carte2,n°7) 
 des Pectens, des Huitres, Coques et Cérithe (Fig. et )ont été 
 récoltés en bord de chemin jonché de tessons dans le 
 dépotoir d’une villa éventrée à murs saillants 
 dans le talus.                
  
   
   Sur le plateau de Vendres, terrasse quaternaire alluviale de l’ Orb à 
 galets caractéristiques (Fig. ) , il a été récolté 
 tout près de Sainte-Germaine  (carte3,n°9)   un 
 grand lot de Pectens glabres (Fig. ) et surtout de Cerastoderma edule (Fig. 
 ) dans une vigne labourée sur emplacement de villa romaine  riche
 en tessons(A.L, Février 2019)  
   Plus au nord, sur Jaussan (carte3,n°10), des Pectens glabres et des
 Cerastoderma étaient également présents (Fig. ). L’Huitre
 manquait sur ces sites mais aurait 
   
         
   
   abondé en contrebas du second27. 
                                                                               
  
   Au nord-est du domaine de Ste Germaine et près de celui de Clapiès, 
 l’auteur  a également recueilli des Pectens glabres sur un autre 
 emplacement de villa au lieu-dit « Perrier-Grand Figuier » (carte3,n°11), 
 au demeurant fort riche en mobilier. 
   A Vendres même, un dépotoir de conchyliorestes semblables 
a  été découvert lors de travaux de terrassement à 
 environ 100 m du Portail Vielh aujourd’hui démantelé (J.Sierri, 
 com.pers.).Aucun mobilier antique n’ayant été vu avec ces Pectens,
 une datation moyenâgeuse reste toujours possible.
   Au nord ouest du village, un autre  lieu de découverte des 
conchyliorestes  se situe cette fois à distance du Palus :  Sclatianum 
(carte 2,n°8) ,grande villa romaine, sise également sur la commune 
, à Saint-Bauzille d’Esclatian ( la Savoie), ayant fait l’objet de 
fouilles sous le nom de « Primuliac » (Mouret 1907)28. Guy Diaz 
(com.pers) y a observé dans les déblais des valves de Pecten  
ainsi que des tesselles issues d’une mosaïque près du « 
grand mur ».
   A Béziers même et ses environs immédiats, des coquillages, 
 le Pecten glabre en majorité écrasante, mais, semble-t-il pas
 de Coques, ont été recueillis lors de fouilles sur sites romains
 et moyenâgeux.C’est ainsi qu’ en contexte urbain de la première 
 moitié du Ve siècle on a dénombré dans l’ « 
 îlot Maître Gervais, US 42 » 2696 pectens, 74 huîtres, 
 6 moules et 3 bucardes et en contexte urbain de la 2e moitié du VIe 
 s. (« îlot Maitre Gervais, US 59 », 82 pectens, 20 huîtres, 
 1 bucarde, 3 donax, 2 cérithes, 1 moule. Enfin, en contexte semi rural,
 sans occupation antérieure pour éviter la résidualité 
 de rejets antiques par exemple (Saint-Jean d'Aureilhan, fouille de l'aire 
 d'ensilage IXe-XIIe s) 814 pectens, 207 donax tr., 36 huîtres, 2 moules, 
 1 amande et 1 cérithe ont été dénombrés 
 (E.Gomez, com.pers.). 
   Au de là, s’étend  l’arrière-pays défini, 
 selon Bardot et Forest (2015) comme la région  couvrant une trentaine
 de kilomètres à partir de la côte. Nous évoquerons 
 ici tout particulièrement les Avant-Monts  avec le Saint-Chinianais 
 (Carte 4) aussi attractif par son environnement naturel que par ses Dinosaures, 
 sa préhistoire et ses habitats gallo-romains recélant, eux-aussi, 
 des conchyliorestes que domine toujours le Flexopecten (Planche) La présence 
 de ces coquillages marins  à l’intérieur des terres et 
 en des lieux déjà éloignés du littoral,  
 aurait pu  susciter, comme ailleurs dans la Gaule romaine, l’une de 
ces controverses du XIX e siècle qui en faisaient des fossiles29 (Bardot-Cambot,2014) 
 et impliquant alors un transport de Mollusques vivants ou que leur état 
 de fraicheur permet encore de consommer. Le mobilier qui les accompagnait 
 régulièrement comportait des céramiques sigillées, 
 souvent décorées, provenant de la  Graufesenque30. (Planche 
 1, F.Marcou) 
   Prés de Saint –Chinian, au lieu-dit « Notre Dame de Nazareth 
 » (carte 4,n°1) une villa romaine fut établie vers le sommet 
 de « la corne » et recélait un abondant mobilier, énuméré, 
 d’après Fédière, par Ugolini et Olive (2013) sans y 
signaler de coquillages. Lors de ses propres recherches sur ce site abandonné, 
 F.Marcou a recueilli des tesselles en pâte  de verre, des défenses 
 , de sanglier et un fragment de céramique montrant un petit gladiateur 
 à armatura de Thrace. (Pl.), les valves de très nombreux Pectens 
 (Fig. ), celles de l’ Huitre plate et même un conchylioreste de Callista 
 chione (Fig. ).Au Hameau de Fontjun , une  première villa établie 
 sur la parcelle dite « Vigne Marty » (carte 4,n°2 ) et une 
 seconde,  sur celles  « Champ de Rives » et du « 
 Rajal » (carte 2,n° 3,4) lui ont livré le Pecten glabre  
 ainsi que les restes d’autres Mollusques (Fig. ) : Mytilus galloprovincialis, 
 Cerastoderma edule et même Glycymeris glycymeris, l’ Amande de mer14.   
 Au sud de Cébazan, près du Portel , F.Marcou a retrouvé 
 d’autres Peignes et une Huitre,  au lieu dit Ancienne vigne de Calas 
 (carte 2,n°5). Sur Pierrerue, dans le « bois » homonyme (carte
 2, n°6), le Pecten était encore présent avec un zooreste
 de mammifère (défense de sanglier).Enfin, en contrebas de
St  Baulery et du Puech de la Cour (carte 2,n°7 et 8 ), ses prospections 
ont à nouveau confirmé la présence de Flexopecten et 
de Cerastoderma.  
   A l’est du Saint-Chinianais, sur le piémont des collines de Faugères, 
 la villa romaine du Château de Coujan, près de Murviel, a livré 
 lors de ses fouilles (1960..) quantité de Pectens glabres (Florence 
 Guy, com.pers.).
   Il doit exister bien d’autres sites à conchyliorestes vendro-lespignanais 
 dans la suite des Avant-Monts et au delà, en Montagne Noire, tout 
un territoire qui confirmerait que les Bivalves aient pu être acheminés 
 beaucoup plus loin en Occitanie, jusque à Bram, dans l’ Aude, et même
 en Haute-Garonne dans la grande villa romaine de Montmaurin. Labrousse (1959)
 est d’avis que l’essentiel de sa « faunule malacologique » provenait
 du littoral languedocien et Fauvel (1986), sans aucun doute du Lacus rubresus 
 , donc, en ce qui nous concerne, et s’il ne s’agissait pas d’une collecte
 narbonnaise (La Nautique), du Palus Helice.  
   IV -  Origine  des coquillages de sites antiques : le Palus
Hélicé    
   Il s’avère que dans  le Sud Biterrois deux preuves tangibles 
 de l’existence d’un ancien bras de mer peuvent être empruntées 
 aux Sciences de la Vie : une plante de littoral sablonneux, l’Uvette,  
 Ephedra distachya ,confirmation botanique irréfutable (Lopez, 2019), 
 et des Mollusques lagunaires, notamment le Peigne glabre.
   En ce qui concerne ce derniers et compte tenu, sous  toutes réserves,  
 d’une hypothèse de Bardot-Cambot et Forest (2015) sur le Néolithique 
 final de Camp-Redoun (Lespignan), leur pêche par les habitants des 
sites antiques confirmerait l’existence même de ce Palus9 avec  
son calme et ses  fonds vaso-sableux propices à la prolifération  
 malacologique4 lors de la Protohistoire et de l’Epoque romaine. Il ne fait 
 effectivement aucun doute qu’existait alors une avancée marine  
 plus impressionnante que le paysage évoqué par les auteurs 
sus mentionnés. Rappelons l’étrange tableau brossé à 
 grands traits dans une précédente note (Lopez, 2019). Le bas 
 des sites archéologiques sur Vendres, Lespignan et Nissan, était 
 baigné par un immense plan d’eau, étale et uniforme suivant 
 les courbes de niveau inférieures par ses lignes de rivage. En inversant, 
 pour varier, l’ordre déjà adopté, rappelons qu’à  
 l’ouest ce Palus9  bordait le bas du versant  oriental de  
 la Clape jusqu’à  son ouverture sur le large. A l’est, il était 
 dominé, depuis la mer, par  le plateau de Vendres ;  au 
nord par une succession de reliefs molassiques tertiaires  s’étendant 
 de ce village jusqu’à Lespignan ; au delà par la série  
 des collines de Nissan sans atteindre toutefois  l’ étang de 
Capestang31. Enfin, côté sud-ouest, il était limité 
par la terrasse alluviale de Coutelle édifiée par l’Aude près 
 de Coursan et dont on ne sait encore si elle était continue, rejoignant  
 alors le  massif de la Clape (in Lopez,2019).
   Tout porte à croire qu’il s’agissait là du Palus helice
ainsi  baptisé, au IV eme  siècle de notre ère
par le romain Rufus Festus Avienus (in Lopez,2019).
   La présence des Pectens et des Huîtres dans le Palus pouvait 
 être déjà soupçonnée d’après des 
 écrits modernes. C’est ainsi qu’évoquant notre région 
 à propos des coquillages de Montmaurin, Labrousse (1959) estime  
 que les Huîtres «existaient à l'état naturel  
 sur les côtes du Bas-Languedoc »où l'Antiquité 
les connaissait sous le nom d' « huîtres de Narbonne ». 
Fauvel (1986) localise le gisement principal d’origine dans le « Lacus 
rubresus ou rubrensis… lac qui par la suite donna naissance aux étangs 
actuels de Bages et Sigean», ainsi –aurait-il pu préciser -qu’au 
Palus Helice, d’autant que Vendres figure sur sa carte. Mais il faut remonter 
à un auteur antique,  le « bordelais » Ausone ( IVe 
siècle)32 pour découvrir cette fois une évocation directe 
de cette localité. Bien que préférant de beaucoup celles 
du Médoc, sa région natale,  il a fait en vers les éloges 
des Huîtres de Narbonne en citant sans ambages leur lieu de production 
: « Proxima sint quamvis, sed longe proxima multo Ex intervalle, quae 
Massiliensia, portum Quae Narbo ad Veneris nutrit... ».« Celles 
qui en approchent le plus, mais qui n’en approchent qu’à une énorme 
distance, sont les huîtres de Massilia ; celles que Narbo « engraisse 
» [« nourrit », « entretient », « soigne 
»] au port de Vénus…. »
   Ainsi désigne-t-il Vendres, du moins son Palus, en  tant qu’habitat 
 pour les Huitres et, qui plus est, comme un lieu d’élevage33. L’excellence 
 d’un tel milieu, plus ou moins envasé, calme, avec une faible turbidité 
 et une possible dessalure  liée à des apports d’eau douce  
 a été exprimée d’ailleurs par Pline l’ Ancien (XXXII 
 – XXI) : « … gaudent dulcibus aquis et ubi plurimum influant amnes; 
 ideo pelagia parva et rara sunt. » « Elles se plaisent aux eaux 
 douces, et aux lieux où plusieurs fleuves se jettent dans la mer; 
aussi celles de la haute mer sont petites et peu nombreuses ».
   Aujourd’hui, la présence du Pecten, de l’Huître plate et
des  Coques  se trouve directement confirmée sur l’emplacement  
 même du Palus (A.L.,Mars et Avril 2019). En effet, des valves de Flexopecten 
 ont été exhumées de sédiments fraichement labourés 
 pour l’installation de plantiers dans l’étang de la Matte, en contrebas 
 de Vivios5 (Fig. ) ainsi qu’aux abords de l’ex source Valère ( Fig. 
 ). Il semblerait que la Moule, déjà connue du Néolithique 
 final sur Lespignan 10, y ait été également observée 
 à Gouldeau (Christian Rech, com.pers.) : d’une part en profondeur, 
 réunie en banc, apparemment in situ sur des rochers, lors de sondages  
 effectués près de la Clotinière pour l’installation 
des piliers actuels du pont de l’autoroute A9 ; d’autre part accumulée, 
 peut être en dépotoir, dans la garrigue située au nord 
 de la première des carrières et de la source voisine. 
   Par ailleurs, une quantité beaucoup plus grande de coquilles-épaves 
 11 des quatre taxons, souvent avec une teinte noirâtre liée 
à un séjour prolongé en milieu réduit comme dans 
l’étang de Berre12, a été découverte dans celui 
de Vendres (A.L.,Mars à Novembre2019), d’abord  sur la rive est, 
dans un creusement d’embarcadère en contrebas du plateau. La richesse 
de ce lieu en Coques Cerastoderma (Fig. ) pourrait être expliquée 
par la présence de sources puisque , selon « Doris »,  
l’ «on peut remarquer de grandes densités d'individus à 
proximité d'un apport d'eau douce ». Du pied du plateau , elles  
pouvaient être transportées presque directement dans ses villae, 
notamment à Ste Germaine et Jossan.  Ultérieurement , des
quantités extraordinaires de coquilles- épaves11 ont été 
retrouvées au sud des Thermes de Vénus  dans les amas de
vases extraites du canal voisin par dragage (Fig. )33. Comme en d’autres lieux,
tels que le Lacus rubresus narbonnais le Pecten glabre, l’Huître plate,
les Cerastoderma et la Moule cohabitaient  avec d’autres taxons (Bardot,2011).
Mais au lieu d’Anomia et Nassarius, il s’agissait d’espèces  connues
comme recherchant  aussi, sur substrats vaso-sableux, les eaux peu profondes
et légèrement saumâtres  des  lagunes ou futurs
étangs littoraux : la Bucarde tuberculée (Acanthocardia tuberculata),
la Palourde commune (Tapes decussatus), et la Telline ou Flion tronqué
(Donax trunculus)(Fig. ) trouvées dans les vases 12. En Novembre enfin, 
un  autre curage du long canal dit « de démoustication
» situé dans le lido face aux Sablières, à l’extrême
Sud de l’étang de Vendres (dit « Les Rizières »,
a montré que les Pectens glabres, d’abord largement dominés
par les Huîtres, Moules, Cérithes, Coques, auxquelles s’associaient
des Mactres (Mactra glauca, Mactra sp.), la Dosinie radiée (Dosinia
exoleta), l’ Amande de mer (Glycymeris glycymeris), la Cyclonasse (Cyclope
neritea), un Couteau (Solen) et deux Murex43, le « Rocher » (Murex
brandaris) et le Cormaillot (Ocenebra erinacea), devenaient de plus en plus
nombreux en remontant le canal. On peut en déduire que les 8 dernières 
espèces, surtout maritimes et intertidales (étages médio
et infralittoraux), avaient vécu là dans une eau agitée
et salée, le Palus s’y ouvrant en pleine  mer ou du moins par
un grau3 spacieux tandis que Flexopecten , adapté à un milieu
calme et saumâtre, tendait à se réfugier plus au nord,
en pleine lagune. 
    Une confirmation indirecte est apportée non seulement par 
le  mortier des thermes de la Villa de Vénus incluant Coques et Pectens(Fig.  
 à ) et celui de l’un des piliers de Vivios5 où furent incorporées 
 quelques valves lors de leur 
               
   
   
              
                           
  
            
   
   
   confection (Fig. ), y compris celle d’un fossile (Fig.  ), pratique 
 bien discrète par rapport à Font de Rome (Aude) 34 mais aussi, 
 et surtout, par l’omniprésence des conchyliorestes1 de consommation 
 dans la quasi-totalité des sites gallo-romains du voisinage tant sur
 Vendres que Lespignan, à Béziers même et au nord de
cette  ville où le Pecten fut transporté dans un but commercial 
probable.
   
   V – Commentaires
   
   Nous avons présenté un ensemble de coquillages marins dont 
 les vestiges se retrouvent aussi bien dans les étangs actuels de la
 Matte et surtout de Vendres, emplacement du Palus , que dans les habitats 
 gallo-romains du voisinage et, plus au nord, jusqu’à l’orée 
 des Avant-monts. Seule nous importait la présence des Bivalves et 
non leurs comptages approfondis (Bardot-Cambot, 2015), trop lassants pour 
le lecteur, que nous l’ayons constatée en pleine nature, donc in situ 
 dans l’aire du Palus , ou que nous l’ayons retrouvée  plus ou 
 moins loin du littoral en milieu archéologique, attestant indubitablement 
 leur récolte antique, surtout pour consommation. 
   Soulignons d’abord que la région de Béziers n’a pas l’exclusivité 
 des conchyliorestes2 marins culinaires. En effet, le Pecten glabre, l’Huître 
 plate, la Moule  et parfois les Coques  ont été également
 trouvés dans les habitats gallo-romains d’autres localités
méridionales, divers exemples d’accumulation de coquillages pouvant
être  cités de l’actuelle Occitanie et de la Provence. C’est
ainsi que tout près de nous, à l’ouest de la Clape, donc dans
l’Aude, ils font partie des assemblages issus de Port-la-Nautique et de Narbonne
même (Bardot,2011) mais il s’agit là d’un contexte paléohydrologique
commun, la provenance des coquillages étant le Lacus rubresus, dans
sa partie occidentale, à savoir l’emplacement des étangs 
actuels de Bages et Sigean. A l’est du Biterrois mais toujours dans l’Hérault,
semblables conchyliorestes2 ont été découverts près
de Montagnac  dans la Villa de Lieussac,  le Pecten et l’Huitre
se partageant à égalité un lot de  coquillages
provenant de l’étang de Thau voisin, « Caractère scientifiquement
intéressant de l’ image ponctuelle d’une situation habituelle »
(Mauné & al.,2006). Plus loin encore, mais cette fois en Provence,
on a trouvé aussi le Peigne glabre et l’Huître plate à
Aix et dans d’autres habitats où Flexopecten  pouvait prédominer,
allant jusqu’à représenter plus de la moitié des coquillages 
(près d’Orange : Brien-Poitevin,1996).
   L’exploitation du Palus puis des étangs a débuté
durant  la protohistoire, à la période du Néolithique
final (Vérazien)7 avec le site de Camp-Redoun, sur Lespignan 
(Forest, 2010 ; Bardot-Cambot & Forest,2015) et aux âges des métaux, 
notamment du Bronze final II languedocien, avec l’habitat de Portailh Viel 
(Vendres)( Carozza & al.,2017)  qui a livré des coquilles 
de Moules, d’Huîtres  ainsi que des mandibules de Daurade,  
leur prédateur. Cette exploitation se poursuivit ensuite durant toute 
l’ Antiquité, sur une durée dont peut témoigner la villa 
de Vivios5 pour se terminer au Bas Moyen Age. Tout laisse supposer qu’elle 
a porté sur des gisements de Moules et des huitrières naturelles 
car le talon des valves gauches des Ostrea, aussi bien in situ que dans les 
habitats, n’a pas révélé d’empreintes évoquant 
des supports artificiels (pieux, planches,tuiles), les seules identifiées 
étant décrites plus haut dans la rubrique bio-écologique. 
L’homme n’est donc certainement pas intervenu dans le processus de fixation 
du nessain et l’hypothèse d’une ostréiculture que pourraient 
suggérer les vers d’Ausone comme ailleurs dans l’ Empire , certaines 
allusions d’Oribase, Martial et Sidoine Apollinaire n’est étayée 
 jusqu’ici par aucune preuve matérielle35, du moins dans notre dition. 
 Il en est de même pour une éventuelle « mytiliculture 
»36.
   De Vendres à Nissan, l’exploitation devait être dépendante 
 des nombreuses villae et métairies bâties  dans la zone 
 du Palus à priori répulsive par ses rivages marécageux 
 mais donc les franges se prêtaient fort bien à des activités  
 multiples avec leurs basses collines cultivables et permettant le pâturage 
 des animaux en garrigue. L’exploitation des coquillages du Palus en représentait 
 un complément important sur le plan économique, peut être 
 associée à  celle du sel, et impliquait techniquement 
une série d’étapes.
   1 – La récolte a pu se pratiquer près du rivage comme ultérieurement  
 par les Vendrois et les Sérignanais du Moyen Age (XIV e s.), « 
 à pieds et avec les mains, mais sans filet de pêche » 
(Mukaï, 2019). Pareille collecte, ne concernant alors que les Moules 
et les « Foulègues » n’était possible qu’à 
faible profondeur et impliquait une vue directe à travers des eaux 
claires, les secondes (Coques) repérables à leurs siphons. Bien
que les données archéoconchyliologiques ne donnent aucun indice
précis à ce sujet (Forest, 2002 ; Bardot, 2011) mais si l’on
extrapole au passé des  techniques contemporaines, un outillage
rudimentaire approprié37 a pu être aussi utilisé pour
la collecte. Contrairement aux autres coquillages, les Pectens gisant sur
son fond près de la rive, étaient   pour leur part
de capture plus difficile, car ils « voyaient » le pêcheur  
s’approcher  et se dérobaient en claquant leurs valves comme le
soulignait déjà Aristote. D’après ces allusions Forest 
(2002), a évoqué l’usage d’engins comparables aux  arselières 
à Palourdes de  l’étang de Thau, certaines valves étant« 
percées d’un trou plus ou moins excentré, de forme et dimension 
variables » provoqué par une dent métallique de l’appareil. 
En fait, aucune des  coquilles retrouvées sur les sites, notamment 
 à Castelnau et Marignan ainsi qu’à Béziers et Saint-Chinian, 
 ne montrait de telles perforations. Il y a donc lieu de supposer que les 
Pectens glabres étaient récoltés à la main, ce 
qui implique une certaine dextérité 22, avec une épuisette 
ou mieux, à la  drague,  avec chassis et filet, exposant 
à une collecte aveugle de tous les stades comme pour Marignan et Puech 
Oré. En revanche, pour atteindre les gisements de Moules et d’Huîtres 
plus éloignés du rivage, on peut évoquer l’usage d’embarcations 
 à faible tirant d’eau38, les engins de pêche étant alors 
 longuement emmanchés.
   2-Pour le transport de proximité les coquillages étaient 
recueillis,  selon toute vraisemblance, dans des paniers en vannerie de Joncs 
(J.maritime,des  chaisiers), Phragmites ou osier  (Saule),  peut 
être enveloppés  d’algues,  et acheminés ensuite 
à mains d’homme ou par  des animaux de bât, dans des abris temporaires 
sur le rivage du Palus  ou  directement dans les villae, métairies 
et leurs dépendances  .
   3 – Le stockage aurait pu être réalisé dans des réservoirs 
 à eau ou des cuves de salaison bétonnées comme celles 
 de Provence, de Saintonge et, pourquoi pas, sur Vivios même ( ex « 
 Viviers ») dans le « bassin » et la « piscine froide 
 ». Selon trois auteurs cités par Labrousse (1956), les « 
 ostréiculteurs » de Gaule romaine auraient même trouvé 
 « l’art d’entrainer les huitres à vivre hors de l’eau de mer 
 et à conserver leur fraicheur » dans d’authentiques viviers, 
 non seulement près de Saintes mais très loin aussi à 
 l’intérieur des terres (Niort,Poitiers,Clermont), une garantie pour 
 les transports à distance. Moules et Coques ont pu également 
 s’adapter à une eau presque douce  
   4 - L’ouverture des coquilles aurait été mécanique, 
 par passage forcé d’une lame de couteau entre les valves pour trancher 
 le muscle adducteur7 et retirer la chair7, provoquant des encoches, entailles 
 et éraflures visibles sur le bord et la face interne (Bardot-Cambot, 
 2015). En fait, ces signes de brisures ne sont visibles que sur de rares 
valves d’huître plate  (Fig. ). Dans le cas du Pecten, Forest (2002
: Fig.2) évoque,  sans en être assuré, une seule
trace de couteau. De plus, bien que l’ouverture, du moins en Provence, soit
sensée possible en cassant les oreillettes (Brien-Poitevin,1996), celles
de nos récoltes étaient pour la plupart intactes, surtout l’antérieure,
très fragile. En revanche, les Moules auraient pu être coupées
au moyen d'un instrument tranchant en biais. Une hypothèse commune,
toujours d’actualité pour les Cerastoderma demeure l’ immersion dans
des récipients remplis d'eau froide salée où les coquilles
s'ouvraient petit à petit pour laisser dégorger le sable ou
la vase et étaient ensuite rincées puis égouttées. 
 L’ouverture des Huitres par la chaleur a été également 
 évoquée.
   4 -L’utilisation culinaire dans les sites archéologiques du littoral 
 biterrois et au-delà ne doit  pas surprendre .Comme le souligne 
 Labrousse (1959) à propos de la villa de Montmaurin (Haute-Garonne), 
 le moindre habitat antique révèle, lors de ses fouilles, d’ 
 abondants « déchets de cuisine », traces d'une alimentation 
 végétale (noyaux de fruits) et  animale : ossements de 
 Mammifères, Oiseaux, Batraciens, coquilles d'œufs et surtout, conchyliorestes2  
 de Mollusques bivalves, tant les Romains et  Gallo-Romains en étaient 
 friands. Le contenu de leurs « poubelles » dans le Midi méditerranéen 
 confirme qu’attirés par la saveur, peut être aussi inconsciemment 
 par la richesse en vitamines et sels minéraux, ils appréciaient 
 particulièrement l’Huître plate de réputation gastronomique  
 extraordinaire comme  chez les Grecs, la Moule déjà recherchée 
 par les Gaulois mais contestée, et les accompagnaient presque toujours 
 de Peignes glabres, pouvant même être préférés 
 à l’Huître, ponctuellement aussi de Coques Cerastoderma39. Dans
 l’Antiquité, les Pectens auraient été consommés 
 crus, ceux de Vendres et Lespignan ne montrant d’ailleurs aucun signe de 
calcination alors que les  Huîtres pouvaient être exposées 
à la chaleur des braises et de la cendre, cette cuisson douce ouvrant 
la coquille et permettant ensuite l’extraction de la chair7, technique sensée 
la plus répandue en Gaule romaine.
    Au vu des restes, il ne semble pas que les habitants de la zone
palustre  du Sud Biterrois aient mis en pratique les diverses recettes de
cuisine très  élaborées que donne Apicius40. Toutefois,
il se pourrait que  les Peignes aient été parfois « apprêtés 
 », ainsi que le suggèrent des sources littéraires du 
Haut Empire (Pétrone) et de l’Antiquité tardive (Anthimus)41. 
   C’est  dans un but indéniable de consommation que Pectens
surtout,  Huitres et Coques furent  transportés depuis les abords
du Palus  jusqu’aux Avant-Monts,  dans le nord du Biterrois, soit par
voie fluviale  en suivant la vallée de l’Orb (Orbus), voire aussi
celles de ses affluents  le Lirou (Lirius) et le Vernazobres (Vernodubrum),
d’un plus haut débit  qu’aujourd’hui, soit par voie terrestre 
en utilisant le port ou la traction animale d’Equidés. Le seul problème 
était celui du maintien de la fraicheur dont Anthimus40 a souligné 
l’absolue nécessité.
   5 – Ici se pose la question du devenir ultime des coquilles. L'originalité 
 de ces conchyliorestes par rapport à d'autres produits de consommation 
 habituelle, vient du grand volume des déchets, de leur odeur rapidement 
 nauséabonde mais attractive pour toute une faune détritivore 
 importune  et de leur transformation en objets encombrants, peu altérables, 
 surtout coupants et donc dangereux.  Il est prouvé que dans l’ensemble,
 les plus volumineux étaient stockés à l’écart 
 des parties habitables,  zones plus ou moins abandonnées de dépotoirs
 ou de fosses-dépotoirs, et les plus petits, jetés n'importe
 où : sur les sols des pièces d'habitation, dans les latrines
 ou même les canalisations. 
   
   
   6- Autres  usages
   Indépendamment de toute consommation, le Pecten pouvait être 
 employé aussi pour la parure  à la manière des 
insignes de pèlerins médiévaux (Mauné & a., 
2006). En témoignent des valves trouvées à  Béziers 
 (?) et dans la villa de Lieussac, percées d’un trou obtenu par percussion 
 à partir de l’intérieur et non du à un parasite. 
   Comme le Flion tronqué sur Lattes, il a pu avoir aussi un rôle 
 ornemental dans la confection de pavements  tels qu’un « unicum 
 » de « pétoncles » recouvrant le sol à Martigues 
 (Provence) .   En revanche, il n’est pas prouvé qu’il ait 
 pu décorer des parois comme un « Cardium » (Cerastoderma 
 ou Bucarde ?)  incrusté que présente Mouret dans son matériel
 de la Villa de Vénus (Vendres)
   Une utilisation funéraire de coquillages en tant que lampes, est
 également évoquée : le Pecten ( ?)  signalé
 dans une tombe de Murviel les Béziers(S. Raux, com.pers.) et surtout
 le  Vernis fauve, Callista chiona , identifié par F.Marcou près
 de St Chinian (Fig. ).  Ce dernier  n’aurait pas été
 consommé mais recueilli en tant que coquille épave et déposé 
 dans les nécropoles pour y servir de luminaire ou de « coupelle 
 à sel » rituelle (Manniez , Bardot, in Bardot-Cambot 2014). 
   Un dernier  emploi est mécanique et architectural. Les coquilles 
 des Moules,  Coques et Pectens petites et fragiles, ne pouvaient guère  
 être employées que comme couches de dépotoir. En revanche, 
 celles des Huîtres, volumineuses et  résistantes,  
 constituaient  par leur amoncellement des niveaux denses, pouvant supporter 
 une forte pression  et exercer une action drainante.  Elles permettaient  
 de combler les latrines ou de former des remblais d’assainissement , préparer 
 des niveaux de sol et de circulation comme à  Narbonne. 
   7 - Le transport à distance 
   L’approvisionnement de l’arrière pays en coquillages frais depuis 
 le sud-biterrois suscite des  interrogations sur sa réalisation 
 pratique. A priori, elle était moins délicate pour ceux dont 
 les valves bien closes (Huître, Moule, Coques) empêchaient la 
 fuite d’eau,  que pour le Pecten entrebâillé qui ne la 
gardait pas  et en outre devait être très sensible à 
l’anoxie 42.Elle ne se posait pas pour les Huîtres dont le transport 
à bien plus grande distance, par exemple de Bretagne jusqu’à 
l’ Urbs était pratique courante dans l’ Empire romain. Le maintien 
en vie des Mollusques et donc leur  fraicheur devant être impérativement 
 préservés, divers auteurs (in Labrousse, 1956) ont envisagé 
 un transport hivernal, dans des récipients appropriés emplis 
 d’eau de mer, rafraichis par de la neige ou de la glace et même leur 
 conservation en tous temps dans des viviers-relais aménagés 
 sur les circuits commerciaux. Bien que les autres auteurs aient pratiquement 
 fait l’impasse sur les conditions d’acheminement du Pecten, il se pourrait 
 qu’il ait  été plus résistant que la Pageline, 
ait supporté  comme les autres taxons un « conditionnement 
» en récipients spéciaux comme les amphorettes, voire 
même un stockage et pouvait donc faire, à priori, l'objet d'expéditions 
 plus ou moins lointaines. Ces dernières étaient possibles dans
 notre région comme l’indique sans ambages la présence de Flexopecten
 dans le saint-Chinianais. 
   En dehors du Biterrois d’autres témoignages d’envois encore plus
 éloignés concernent la partie orientale du Golfe du Lion.
C’est  ainsi que depuis l’étang de Berre, le Pecten glabre et l’Huître
 auraient été  transportés commercialement par
voie  fluviale (Rhone, Ouvèze, Durance) jusqu' à Orange, Aix
en Provence,  au nord de Salon  (Brien-Poitevin, 1996),  le Pecten
atteignant   Digne, l ‘Isère (St Romain de Jalionas) et même
Lyon. Il semblerait  donc que l’arrivage de produits encore consommables
après un parcours  d’au moins une centaine de kilomètres ait
dépendu non seulement  d’une augmentation de la rapidité des
transports à l'époque  romaine mais aussi de conditionnements
« malacologiques » efficaces  non encore élucidés
à ce jour. Soulignons ici que notre  étude ne concerne que
des coquillages demeurés entiers jusqu’à  leur consommation
après un itinéraire de transport plus ou moins long et n’aborde
donc pas le problème d’un commerce de « chair décoquillée
», encore trop mal connu  (Bardot-Cambot,  2014a,b) et impossible
à résoudre dans notre région.
   
   8 Le destin historique des Mollusques
   
   Le Pecten glabre, pour autant que l’on dispose de données fiables, 
 fut exploité dans le Biterrois jusqu’au bas Moyen Age comme en témoignent 
 les gisements de Saint-Jean-d’Aureilhan  et de Béziers même 
 (E.Gomez, comm.pers.), alors que les sites montpelliérains de cette 
 époque et des siècles suivants n’en livrent déjà 
 plus. Au XIV e, l’espèce ne semble pas signalée dans l’étang 
 de Vendres, où sont mentionnées seulement la Moule, la Coque 
 ainsi que certains Poissons (Mukaï, 2019) . Ce processus d’extinction 
 s’est poursuivi ultérieurement,  l’espèce étant 
 considérée comme en voie de disparition au XIXe siècle 
 pour ne plus survivre,  de nos jours, que dans les seuls étangs 
 de Thau et de Leucate 15
   Le destin  de l’Huitre plate  en Occitanie est fort différent 
 car elle se maintient toujours, bien vivante, dans ces deux derniers étangs 
 où persiste un volume d’échanges suffisant, et dans les eaux 
 marines au large du Chichoulet.  De même, la Moule serait abondante 
 sur les rochers de l’embouchure de l’ Aude, remontant jusqu’au barrage anti-sel 
 de ce fleuve. Quant aux Coques (« Foulègues ») , elles 
 vivraient encore discrètement, au moins dans une « souillère 
 » près du port du Chichoulet (J.Sierri, com.pers.).  
   Comme l’a souligné Fauvel (1986), c’est la formation d’un cordon
 littoral de plus en plus hermétique qui a entrainé l’isolement
 de nappes lagunaires, la raréfaction ou la rupture des communications
 avec la mer y changeant  les conditions de vie au  point d’entrainer
 la disparition de certaines espèces. Celle du Pecten glabre, non
évoquée  par l’auteur, en est probablement l’exemple 
le plus flagrant. Mais il convient de souligner ici que  c’est la surpêche
des Pectinidae  par dragages massifs à l’aveugle (pour la Villa de
Marignan par exemple)  qui, comme pour les « Pagelines » actuelles,
fut dès l’  Antiquité un facteur favorisant majeur de l’ éradication  
 du Flexopecten glaber, conclue au Moyen Age.
   
   9 – Les lacunes zoologiques
    
   Un fait surprenant est l’absence de certaines espèces, pourtant  
 ubiquistes, mais qui manquaient sur les tables gallo-romaines locales si 
l’on en juge par leurs dépotoirs : le « Peigne variable » 
(Fig. ) pourtant consommé sur la façade atlantique, le « 
Vanneau » qui comme  aujourd’hui devait vivre en mer face au  
Palus, la « Palourde grise », (Ruditapes decussatus) (Fig. ), 
également au menu atlantique, le «  Flion tronqué 
» (« Telline » ou « Ténille ») ( Donax 
trunculus) , la Mactre coralline , le Couteau  et le Rocher . Les coquilles-épaves 
 des trois dernières espèces trouvées dans les vases 
curées au sud de l’étang de Vendres (Fig.  ), prouvent 
que moins euryhalines et recherchant une communication avec la mer, elles 
cohabitaient néanmoins dans le Palus avec la tétrade classique. 
Selon Bardot (….), « il faut peut être envisager pour ces coquillages 
des raisons d’avantage culturelles, par exemple de l’ordre du dégoût 
ou des interdits … ».  Par ailleurs, la discrétion des Murex,
« Rocher fascié » (Hexaplex trunculus) et « épineux
», Bolinus brandaris, (Fig. ) pourtant recélés par les
sites archéologiques gardois et de l’Est héraultais que fournissaient
en abondance le Golfe d’ d’Aigues-Mortes et le bassin de Thau,  s’expliquerait
par le fait qu’il  s’agit là d’espèces essentiellement
marines, encore  péchées de nos jours en mer au Chichoulet.
Contrairement aux autres genres, leur absence sur les sites gallo-romains
biterrois et leur limitation aux vases vendroises, dans l’extrême sud
de l’étang, semble montrer qu’ils n’ont pu s’accomoder du milieu lagunaire
du Palus et son ambiance confinée à l’intérieur des
terres. Ainsi se trouve éliminée l’hypothèse pourtant 
séduisante, d’une possible industrie  purpuraire locale, tout 
comme sur Narbonne où les Murex n’ont été trouvés 
qu’en faible quantité (Bardot,2011) et beaucoup plus loin aussi en 
Provence (Brien-Poitevin,1996).
   
   CONCLUSION
   
   Ce deuxième travail confirme qu’au Sud de Béziers, un ancien 
 bras de mer, le Palus Hélicé d’ Aviénus, est à 
 l’origine des actuels étangs de Vendres et de la Matte, cela grâce 
 au truchement de marqueurs biologiques en apportant la confirmation définitive 
 :  une plante archaïque de sables dunaires, l’Ephedra distachya 
 (Lopez,2019) et  divers Mollusques  marins, dont  Flexopecten 
 glaber taxon à design élégant devenu quasi  « 
 emblématique » dans notre région . Outre leur position 
 de témoins dans la flore et la faune antiques, ils furent exploités 
 par l’homme, notamment à l’époque gallo-romaine dont les habitats 
 sont signalés sans équivoque par leurs  conchyliorestes. 
 Ainsi , plus que par les autres vestiges de consommation, les activités 
 humaines de l’Antiquité biterroise deviennent presque familières 
 par  des coquillages pêchés à proximité, 
transportés, mangés, et jetés enfin en dépotoirs 
ou autres lieux, beaucoup plus rarement employés pour d’autres usages, 
de la décoration à la maçonnerie.
   Soulignons que l’ étude a été confortée par
 une démarche d’ordre écologique in situ, à l’emplacement 
 même du Palus :  la recherche sur deux ans de coquilles-épaves11, 
 d’une part dans les sédiments qu’ont remonté des labours profonds 
 de l’étang de la Matte, d’autre part dans les vases extraites de celui
 de Vendres lors du curage de canaux12 révélant en masse les
 valves des Mollusques Lamellibranches et les coquilles spiralées des
 Gastéropodes, la plupart déjà anticipées par
leurs conchyliorestes dans les sites archéologiques.
   In fine il est apparu  un bel exemple d’interdisciplinarité
 confirmant que l’archéologie gallo-romaine peut faire appel à
 la faune d’un milieu aquatique, et même à un taxon végétal  
 ayant permis, dans un premier temps, de reconstituer sa ligne de rivage(Lopez,2019). 
 Associant l’ archéozoologie qui prouve une nouvelle fois son efficacité, 
 la paléohydrographie et un suivi chronologique depuis la protohistoire 
 jusqu’à l’époque moderne, elle confirme dans le Biterrois que
 les conchyliorestes représentent d’une part un mobilier de choix,  
 pour connaître les activités humaines passées, et d’autre 
 part, favorisent les sciences de la vie  en reconstituant une partie 
 modeste mais éloquente de la biodiversité antique. 
   
   Avec la participation de Monique Clavel-Lévêque * (Parc culturel 
 du Biterrois), Elian Gomez *, Francis Marcou (Cébazan), Jean-Claude 
 Rieux (Valras, Parc culturel du Biterrois) et Patrimoine et Nature (Vendres)
   
   NOTES  
   
   1 - Les Escargots terrestres, Gastéropodes  Hélicidés,  
 n’ont pas été pour autant négligés, notamment 
 , à Montmaurin( Labrousse, 1959 ) le « Petit-Gris (Helix aspera) 
 et l’ « Escargot de Bourgogne » (H. pomatia),encore appréciés 
 de nos jours. Ils étaient consommés par les Grecs et les Romains  
 marinés, frits ou grillés avec divers ingrédients (Apicius40) 
 et avaient aussi valeur d'offrande funéraire symbolique.  Ils 
 semblent jusqu’ici être absents des sites Biterrois et leurs dépotoirs 
 
   2 -Les conchyliorestes (du grec conchylion = coquille) sont les vestiges 
 des coquilles entières ou fragmentées de Mollusques Gastéropodes 
 et surtout Bivalves  dont la présence sur les sites archéologiques 
 ne peut être qu’ « anthropique », c'est-à-dire produite
 par des activités humaines. 
   
   3 -Une lagune  ou étang littoral, est une étendue d'eau 
 généralement peu profonde, salée ou saumâtre, 
séparée de la mer par un cordon ou lido, souvent constitué 
de sable fin, instable, vulnérable aux tempêtes, aux aménagements 
humains et interrompu par des passes ou graus( en occitan : « chenal 
», dérivé du gallo-romain « grauus »= « 
rivage sablonneux, plage »), temporaires ou permanentes, faisant ainsi 
communiquer la lagune avec le milieu marin. 
   
    4- Malacologique, car ayant trait à la «malacologie 
»,  du grec malakos qui signifie «mou », fait directement 
référence  à l’animal lui-même, avec son corps 
compressible,  soit  au Mollusque vivant dans un milieu, surtout lagunaire 
où il est parvenu  spontanément .
   
   5 – La Villa de Vivios ( Lopez & Clavel-Lévêque in https://fr.wikipedia.org/wiki/Villa_Vivios), 
 située au sud-ouest de Lespignan, y occupe une petite éminence 
 de limons jaunes et calcaire lacustre, entre deux chemins descendant vers 
 l’étang de la Matte situé  en contrebas. Remarquable par
 son étrange « piscine  froide » à deux escaliers,
 un bassin, les vestiges d’une grande salle à piliers ayant pu faire
 fonction d’entrepôt ou de granarium, et surtout son extraordinaire 
réseau de canalisations. Elle recèle plusieurs dépotoirs6, 
qui ont livré à Giry (années 60) un abondant mobilier 
du Ier au Veme s et se sont avérés très riches en conchyliorestes2. 
 L’ hypothèse de son  alimentation en eau par la source Valère 
 ne serait plausible que par un système de siphons inversés 
comme à Causses- et -Veyran.
   
   6 - En Archéologie, un dépotoir est une accumulation de
déchets  ou détritus  domestiques situé près
d’une résidence  ou d’un ancien lieu d’habitation, réutilisant
souvent un silo, une  fosse de stockage ou même un bassin. Sur certains
sites, tels que la  villa gallo-romaine de Vivios5, ce sont les dépotoirs,
dont la grande  piscine « froide », qui ont livré l’essentiel 
du mobilier  recueilli, conchyliorestes2 inclus.
   
   7 -Les  Bivalves (Bivalvia)  sont des Mollusques d'eau douce 
et  surtout marine, ainsi nommés car leur corps est recouvert d'une 
coquille  à symétrie bilatérale, constituée de 
deux parties  distinctes, les valves, que réunit une charnière 
avec ligament  et que rapproche la contraction d’un ou deux muscles adducteurs 
lors de la  fermeture. Sur le vivant, le corps (« chair » des 
consommateurs)  est mou, aplati latéralement et comporte le manteau 
bilobé s’insérant sur une ligne palléale, des branchies 
lamelleuses respiratoires (Lamelllibranches), la masse viscérale incluant 
des glandes génitales (le « corail »), un pied  musculeux 
plus ou moins développé pourvu parfois (Moule) d’une glande 
sécrétant  le byssus, ensemble de fibres  permettant 
d'adhérer au substrat, et, chez certains, des siphons, organes tubulaires 
mécaniques extensions du manteau. Hermaphrodites ou à sexes 
séparés, les Bivalves produisent des œufs dont  est issue  
une larve nageuse dite véligère, et qui battit une minuscule 
coquille  différente de celle de l'adulte. 
   
   8 -  Le Cérithe commun  est un « escargot de mer
 » de la classe des Gastéropodes (Fig. ) à coquille grisâtre 
 ou brun pâle, turriculée, présentant plusieurs tours 
de spire ornés de  tubercules ou d’épines, une ouverture 
échancrée à court canal siphonal et un apex pointu, longue
de 4 à 7 cm. Sa chair, bien que parfois consommée aujourd’hui 
en Sicile, ne devait pas être savoureuse et, de plus, sa taille trop 
exiguëe se prêtait mal à la dégustation. Les coquilles 
retrouvées sur sites, peuvent provenir d'individus ramassés 
avec les grosses espèces, exceptionnellement consommés ou jetés 
plutôt  aux détritus. Il en serait de même pour  
un petit Murex,l’ Ocenebra erinaceus (Fig. ), « Cormaillot » perceur 
d’Huîtres dont il se nourrit et ramené avec elles sur quelques
sites (Puech Oré, Castelnau…).
   
   9 - Comme le propose Clavel-Lévêque (2014) et devant les
objections  d’Ugolini et Olive (1987) sur l’appellation d’une étendue
d’eau primordiale  , il y a tout lieu d’adopter, pour la désigner, 
un  nom  neutre plus général , Palus que l’auteur 
romain Avienus  (IV eme s.) emploie  aussi dans ses Ora maritima (in
Lopez, 2019, notes  34 et 36)
   
   10– Au Néolithique final (entre 3500 et 2000 av. J.-C.), l'alimentation 
 en coquillages est prouvée sur Lespignan par le site vérazien 
 de Camp Redoun  surplombant « une avancée profonde d'eau 
 marine dans les terres'', unique allusion de Bardot et Forest(2015) à 
 notre secteur. La consommation du Peigne glabre  y est attestée 
 par des valves n’ayant appartenu qu’à de jeunes individus pour un 
motif qu’ils ignorent, tandis que Cerastodesma sp., et Mytilus sp. ne seraient 
pas alimentaires mais des épaves11 ayant servi , la première  
 comme « objet dont la fonction (nous) échappe'' et la seconde, 
 d’  outil de type « racloir ».  
   
   11- Ces « épaves » ainsi définies par Brien-Poitevin 
 ( 1990 ), correspondent à des  mollusques morts, tels qu’on les
 découvre encore aujourd’hui sur nos plages, roulés par la
mer,  ou dans la vase extraite de l’ étang de Vendres 12 La nature 
épave  est confirmée par des traces de dégradation mécanique 
 ou par la présence d’autres organismes marins fixés sur la 
face interne de la coquille  (vers, éponges, balanes, Bryozoaires)(Fig. 
 ). Dans le passé, elles n’abritaient donc plus de chair depuis longtemps 
 lorsqu’on les a apportées sur les sites archéologiques dans 
 un but autre que nutritionnel. A l’inverse, les conchyliorestes alimentaires 
 étaient généralement indemnes.
   
   12 - Faute de données semblables sur l’étang de la Matte,
 l’extraction de vases à la pelle mécanique pratiquée 
 fort opportunément dans celui de Vendres en Octobre 2019 sur l’initiative
 de la Domitienne (Communauté de Communes) a été une
occasion unique pour connaitre la paléofaune de l’ancien Palus qui
y était incluse. Ses coquillages, partie d’une thanatocénose
(tous les êtres vivants morts dans un même site, image altérée
de la biocénose)  y présentent souvent une teinte noirâtre
 (Fig. ) et des perforations multiples liée à un séjour
 prolongé en milieu réduit comme ceux trouvé dans l’
étang de Berre où les Pectens notamment seraient « morts
depuis des décennies ou plus ». 
   
   13 –Comme toute espèce animale ou végétale dite endémique 
 (Du grec ancien ἔνδημον νόσημα, « qui se fixe dans un pays ») 
 car elle n'existe que dans une région déterminée et 
nulle part ailleurs, le Pecten glabre est  propre à la Méditerranée 
 et à la Mer Noire, l'ancien Pont Euxin d’où le qualificatif 
 de « pontique » utilisé pour le désigner dans cette
 deuxième localisation.
   
   14 - Le Pecten glabre et la Pageline15furent appelés en Français 
 « Poitoncle »  (Moyen Age)  puis « Pétoncle 
 », noms dérivés du latin classique pectunculus, soit 
« petit peigne de mer » et diminutif de pecten, le « peigne 
de mer », c'est-à-dire la « Coquille St-Jacques ». 
Lamarck l’a réservé à un nouveau genre qu'il nomma aussi 
Pectunculus mais qui correspond en fait à des coquillages d'une tout 
autre famille, les Glycymerididae, connus aujourd'hui sous le nom générique 
 de Glycymeris, ou « Amandes de mer ».
   
   15- Après  avoir proliféré sur toute la côte 
 languedocienne, sud-biterrois compris, depuis Collioures  dans les Pyrénées-Orientales
 jusqu’au golfe d’Aigues-Mortes dans le Gard et, plus loin encore dans l’étang
 de Berre, Flexopecten glaber aurait commencé à décliner
 lors du XIIeme siècle. D’après Bardot et Forest (2015), cette
 raréfaction serait due à l’accroissement des lidos3, oblitérant
 les zones calmes et vaseuses où une salinité suffisante lui
 permettait de prospérer.  Considérée comme en
voie  de disparition au XIXe siècle (Bucquoy, Dautzenberg &Dolffus,1898).
 De nos jours, le Peigne glabre ne subsisterait plus en France qu’en très
 petites populations dans les étangs de Thau  (in Forest,2002)
 et  de Leucate (Clanzig,1987). En revanche, il serait abondant en Italie
 dans l’ Adriatique, la Mer Noire 10   , en Grèce (Lesbos), 
 au Maroc ainsi qu’ en Tunisie dans la lagune de Bizerte.
   
   16 - Alors  que ses captures n'y seraient plus faites qu'accidentellement 
 au large du  Chichoulet à l'occasion d'un traict de chalut , 
la « Pageline » aurait été récoltée 
régulièrement, avec des dragues légères,  
lors des années 60 face aux embouchures de l’Orb, du Libron et du grau
de la Maïre (Duclerc 
   et Fauvel,1968), les bancs concernés s'étendant entre  
 12 et 15 m de profondeur.
   17 - Sur les sites à substrat rocheux molassique du Miocène, 
 les conchyliorestes du Pecten glabre ne doivent pas être confondus 
avec Chlamys tournali, fossile typique du Burdigalien, beaucoup plus grand 
et souvent retrouvé dans des blocs de construction comme à Vivios5
et ses alentours . Il en est de même pour Ostrea edulis à différencier
d’ Ostréidés fossiles, plus lourds et de forme différente.
   18 - Ostrea edulis et non une sous-espèce, Ostrea edulis cristata 
 Born  ou  Ostrea edulis lamellosa   Brocchi que Labrousse 
 (1959 : p.68-71, Fig.2)  a individualisée à tort parmi 
 les conchyliorestes de la villa romaine de Montmaurin (Haute-Garonne), suggérant 
 en revanche la provenance languedocienne de l’espèce proprement dite, 
 ce qui l’inscrit favorablement dans le sens de notre propos. Elle diffère 
 de l’Huître dite portugaise, Crassostrea angulata, introduite au XIXes.puis 
 décimée par une épidémie et que l’on remplaça 
 par l’Huitre creuse du Pacifique,  Magallana gigas, consommée 
 de nos jours.
   
   19 – La possibilité que la Coque glauque dérive de la Coque 
 commune  a été d’ailleurs évoquée  
par Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus 1892 qui l’ont considérée 
 comme sa sous-espèce sous le nom Cardium edule var. paludosa traduisant  
 bien une inféodation à l’eau saumâtre.
   
   20– Les deux Moules, méditerranéenne et commune, peuvent 
cohabiter  et même s’hybrider. Leur différence tient essentiellement 
dans  le fait que la Moule commune a une coquille oblongue, en triangle arrondi, 
 sans angle, un umbo (« bosse, protubérance » à 
l'extrémité saillante des valves)et une ligne basale droits, 
un manteau brun-jaune et est plus petite que la méditerranéenne. 
La couche la plus externe de la coquille, le périostracum,  épais 
et violacé, tranche sur le reste de la valve et permet d’identifier 
les conchyliorestes fragmentés.
   
   21 – Les organismes dits euryhalins ou halotolérants  peuvent  
 supporter de grandes différences de la salinité de l’eau. La
 lagune leur convient le mieux car sous son apparente stabilité les
 conditions de vie ont un caractère dynamique et une grande variabilité 
 spatiale. Maximale à proximité des chenaux ou graus, l’influence 
 de la mer devient minimale au niveau des entrées d’eau douce et varie 
 ainsi au sein même de leur périmètre. La salinité 
 suit ce gradient de la terre vers la mer et évolue en outre au fil 
 des saisons. De plus, les espèces ici concernées peuvent être 
 aussi eurythermes, c’est à dire tolérantes à de larges 
 variations de températures saisonnières.
   
   22 -Le Pecten, comme la coquille St Jacques et ses autres proche parents, 
 possède l’étrange faculté d’être très mobile
 contrairement à la majorité des Bivalves,en effectuant de
brusques  déplacements grâce à la projection d'eau qu’entraine
l'ouverture et la fermeture rapide des deux valves par contraction du 
muscle adducteur7. Ces mouvements hydrodynamiques  « à
réaction » peuvent atteindre une certaine importance et permettre 
à des bancs entiers de quitter leurs lieux habituels de séjour
lorsque les conditions deviennent défavorables (apport excessif d'eau
douce, turbidité due à la houle) pour gagner des zones plus
propices. De tels déplacements rendent aussi la capture difficile,
d’autant plus que les Pectinidae « regardent » par les bords
du manteau pourvus d’un ensemble très sophistiqué d’yeux élémentaires,
système visuel évoquant celui qu’utilisent certains télescopes
!
   
   23 –Il s’agit notamment de Vers Annélides  Polychètes 
 ayant vécu dans le même biotope envasé, l’un sur la coquille
 (épifaune), Pomatoceros triqueter ou Serpula  vermicularis (Fig. 
 ) retrouvé aussi sur des Pectens(Fig. ), l’autre dans son épaisseur
 (endofaune),un Polydora  qui y fore des galeries typiques en U, fragilisant
 la coquille par des boursouflures et « chambres » noirâtres
 (Fig. ) comme sur Narbonne(Bardot,2011).
   
   24 - Cet habitat est effectivement plus ou moins envasé, calme, 
avec  une faible turbidité et une possible dessalure  liée 
à  des apports d’eau douce comme l’ont exprimé Oribase ainsi 
que   Pline l’ Ancien (Histoire naturelle) : « :  gaudent 
dulcibus aquis  et ubi plurimum influant amnes ; ideo pelagia parva et rara 
sunt. »  « Elles se plaisent aux eaux douces, et aux lieux où 
plusieurs  fleuves se jettent dans la mer ; aussi celles de la haute mer sont
petites  et peu nombreuses ».
   
   25 . Les Coques se rencontrent au bord des plages sur la zone de balancement 
 des marées dite intertidale ou estran, mais surtout, comme le souligne 
 Lambert ( 1943 :p.471, Fig.17 ) dans  « les estuaires et les graus
 lorsque le terrain leur plait, en particulier dans le grau de Maïre 
près d’ Agde… », entendons par là la Grande Maïre 
(Lopez,2019, note 22). « Elles s’adapte comme dans l’ouest- la côte 
atlantique- aux eaux  saumâtres et même…presque complètement 
douces….On les trouve donc dans les étangs et dans les endroits les 
plus éloignés de la mer aussi bien que près de leur grau…
», comme à Vendres-Plage dans la souillère du Chichoulet.
   
   26 – L’empereur romain Dioclétien (284-305), créateur de 
la  « Tétrarchie », émit en 301 un édit sur
   le gaspillage , dit du « Maximum », également évoqué 
 à propos des conchyliorestes de Provence par Brien-Poitevin (1996): 
 « …devant cette avalanche de coquilles, on est en droit de douter
   de l'application de l'Edit de Dioclétien, du moins dans le midi 
de  la Gaule ».
   
   27 – Une énorme  accumulation de valves d’huitres, suggérant 
 leur « nettoyage » et l’existence d’un tri pour éliminer 
 les éléments indésirables pratiqués à 
l’époque romaine. aurait été observé dans les 
années …. entre les talus inférieurs de Jossan et l’ étang 
de Vendres par J.C.Rieux (Valras) et C.Rech (Lespignan) 
   
   28 - L’étymologie que Mouret assigne à Primuliac, soit primus 
 lacus par allusion à un golfe secondaire du Lacus Rubresus, ne dériverait 
 donc pas, ce qui eut été plus logique , du nom latin du  
 domaine, Sclatianum, l’une de ces affirmations gratuites dont l’auteur fut 
 coutumier. 
   
   29 – Controverses auxquelles l’ abbé Croizet, curé de Neschers 
 (Puyde-Dôme), mit ainsi un terme : « L’homme est à l’origine 
 de leur transport, … la mer n’est pour rien dans cette affaire ».
   
   30 – La Graufesenque est un site archéologique situé à 
 deux kilomètres de Millau (Aveyron) appelé Condatomagus (condate 
 = confluent Tarn-Dourbie; magus = marché), centre de production de 
 céramique le plus important en Gaule ( Ier siècle), notamment 
 d’une vaisselle fine, souvent estampillée ( sigillata) , avec un décor
 moulé, un vernis de couleur brique et diffusée à tout
 l’Empire romain, dont le Saint-Chinianais.
   .
   31 – L’Etang de Capestang, initialement   « diverticule
 » septentrional du Palus jusqu’à la dernière glaciation
 (Würm : 6000 à 8000 ans), s’est ensuite isolé de ce domaine
 lagunaire pour se transformer en un vaste marécage d’eau douce durant
 la Protohistoire, le remblaiement responsable étant du à l’activité
 de l’ Aude près de Cuxac et Coursan (Rescanières 2003) 
    32 -Ausone (Ausonius), de son nom complet Decimus Magnus Ausonius, 
 né en 309/310 en Aquitaine (à Bazas ou à Bordeaux) et
 mort vers 394/395 dans une villa située entre Langon et La Réole, 
 est un homme politique, homme de lettres et pédagogue gallo-romain 
 de la période du Bas-Empire, proche de l'empereur Gratien  et 
 auteur d'une vingtaine d'ouvrages. 
   33 - Par ailleurs, Ambert & al. (1978 ,1980) ont signalé des
 Cardium (Cerastodesma) edule  dans les niveaux marins du même
secteur et de Bages-la Nautique, qualifiés de « post-romains
», la « pulsation » ou « oscillation maritime positive
» responsable y étant datée du VI eme siècle E.C.
   
   34 - Ces dernières sont toutefois accidentelles si on les compare 
 aux valves innombrables incluses délibérément dans les
 murs de la villa gallo-romaine audoise dite « Fount de Rome »(l’ 
 Oustalet, Fleury), où le mortier fut préparé sans aucun 
 doute avec du sable et des coquilles-épaves provenant cette fois de
 plages du bord de mer (Lopez,A. in https://fr.wikipedia.org/wiki/Fount_de_Rome)
   
   35 Selon Bardot et Forest ( 2013) les Romains ne semblent pas avoir pratiqué 
 l’élevage des  huîtres qu’ils récoltaient vraisemblablement 
 dans les bancs naturels du Palus tels que nous les révèlent 
 les boues de l’étang de Vendres. Si pour ce dernier l’on en croit 
Ausone, ainsi d’ ailleurs que certaines allusions d’Oribase, Martial et Sidoine 
Apollinaire sur  d’autres sites de l’Empire , il est possible qu’ils 
en aient amélioré le goût dans des paniers d’osier  
suspendus dans l’eau (ostriaria) ou dans des bassins  dont l’existence 
reste toujours à prouver.
   
   36 – En ce qui concerne la mytiliculture romaine, aucune preuve écrite 
 ou la découverte des rangées de pieux enfouies dans la vase 
 d’étang ne permet d’en supposer l’existence, pas plus d’ailleurs, 
contrairement aux huîtres que celle  d’un traitement particulier 
pour améliorer leurs qualités. 
   
   37 -  Le principal outil  actuel pour la pêche à
 pied des coquillages  enfouis dans le sable, comme les Palourdes, les
 Praires ou les Coques étant  une grapette, semblable rateau
à  3 dents aurait pu être utilisé dans l’ Antiquité
pour  sortir les Cerastodesma du sable. Comme aujourd’hui, les  huîtres 
 ont du être péchées  à la main ou, si elles 
 étaient bien fixées à leur support, à l’aide 
d’un outil spécifique rappelant, le piochon ou le détroquoir 
modernes les détachant du substrat rocheux  ou  les unes 
des autres quand elles sont collées entre elles. 
   
   38 - Les embarcations à faible tirant d’eau, bien adaptées  
 au domaine lagunaire, pouvaient être soit un radeau ( Ratis gaulois) 
 soit de petits esquifs multi- usages (transbordement),   à 
 fond arrondi et  sans quille,  propulsés à la rame 
 ou à la perche par un ou deux pêcheurs, avec parfois une voile 
 carrée. 
   
   39 -La Coque, bien que  moins connue et surtout moins appréciée 
 que les autres taxons, a pu apporter localement  un appoint à 
 l'alimentation humaine car aujourd’hui encore, on la considére comme 
 ayant un rendement intéressant au point de vue nutritif et riche en
 oligoéléments, avec peu de déchets. 
   
   40 - Apicius (Marcus Gavius Apicius : 25 av. J.-C. à 37 apr. J.-C) 
 était une figure de la haute société romaine sous les 
 règnes d’ Auguste et Tibère., millionnaire amateur des plaisirs 
 de la table.
   
   41 -  C’est ainsi que dans le « Satyricon » de Pétrone, 
 des peignes ont été servis en même temps que les huîtres 
 dans le festin de Trimalcion. Les médecins les jugeaient même 
 plus digestes que ces dernières et conseillaient de les manger avec 
 du cumin, du poivre et du vinaigre. Parmi eux, Anthimus, conseiller de Théodoric, 
 roi des Ostrogoths rédigea un petit traité de diététique, 
 De observatione ciborum (134).incluant l’intéret et la préparation 
 des pectens mets de première qualité et très facile 
à se procurer, comme ils on a du l’être dans le Palus vendro-lespignanais. 
 Inclus place dans un soufflé de blancs d'oeufs et de volailles, dans 
 des boulettes ou rôtis dans leur coquille, ils représentaient 
 un aliment de choix, , à condition toutefois d'être consommés 
 très frais. Aujourd’hui encore, en Turquie et  en Italie(nord 
 de l’ Adriatique), ses propriétés nutritionnelles et organoleptiques 
 font  l’objet d’études (Berik et Çankırılıgil, 2013 ; 
Marceta & al., 2016)engageant à promouvoir sa culture (future shellfish
farming) et sa commercialisation intensive 
   
   42 -  Les besoins en oxygène des Pectinidés sont importants; 
 ainsi dans un bassin contenant une eau de mer non renouvelée, la «
 pageline montre rapidement des signes d'asphyxie en sécrétant 
 du mucus et meurt au bout de quelques heures (Duclerc et Fauvel,1968). En 
 raison de « son faible pouvoir de résistance hors de son milieu 
 de vie,» elle supporte mal le stockage, même en eau de mer, et
 logiquement ne pouvait faire l'objet de transports à distance, expédiée
 seulement dans les villes les plus proches, soit Béziers,Agde et
Sète.  Pareille fragilité a du se  retrouver chez le Pecten
glabre comme  en témoigne celui, survivant, d’Italie et Turquie (ex
Pecten proteus  ou ponticus) où il ne serait consommé que très
localement,  frais ou réfrigéré mais pour lequel existent 
néanmoins  des projets de « pectiniculture ».
   
   43 -  Les Gastéropodes Muricidae sont représentés 
 en Languedoc par les trois espèces, Bolinus brandaris , le « 
 Pointu » ou Rocher » , à coquille hérissée 
 de piquants», Hexaplex trunculus, le "Poivre" ou « Escargot de
 l'étang », à coquille montrant de simples protubérances 
 et  le « Cormaillot », Ocynebra  erinacea. Ces coquillages 
 carnivores sécrètent  un mucus qui fournissait « 
 la pourpre des anciens » ou pourpre de Tyr. précieux colorant.. 
 Les deux premiers, de chair ferme et goûteuse, se consomment aujourd’hui 
 en court-bouillon, avec un  aïoli.  
     
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